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Fédération canadienne de la fauneEnvironnement et Changement climatique Canada
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Description

Le Pluvier kildir (Charadrius vociferus) est d’une beauté frappante. Il mesure de 23 à 28 cm de la pointe du bec à l’extrémité de la queue, et peut peser jusqu’à 100 g. Il est presque de la même taille que le Merle d’Amérique, mais ses longues pattes le font paraître plus gros. Les deux stries noires sur la poitrine blanche, de même que la queue, le croupion et le bas du dos orangés, constituent ses marques les plus distinctives. Son cou et son front blancs forment un contraste avec son bonnet brunâtre et la bande foncée qui passe sous l’śil et sur la nuque. La partie supérieure du dos et les ailes sont brunes mais, déployées, celles-ci montrent une rayure blanche. Il n’y a pas de distinction marquée entre les sexes ni selon les saisons.

Signes et sons

Le bruyant et magnifique Pluvier kildir doit son nom commun et son appellation scientifique à son cri bien particulier. Le mot « kildir » est une représentation onomatopéique du cri de l’oiseau et la seconde partie du nom latin décrit le ton de voix. En effet, dès le début du printemps et durant tout l’été, le mâle et la femelle émettent dans les champs et les terrains à découvert un kill-dî-î retentissant et répété.

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Habitat et habitudes

Bien que les Pluviers kildirs appartiennent à la catégorie des oiseaux de rivage, on les retrouve souvent à une certaine distance de l’eau. Ils ne fréquentent que les endroits à découvert, comme les champs, les pâturages et les hautes terres sèches. Les terrains de golf et d’aviation, recouverts d’herbe courte, sont aussi pour eux des habitats de prédilection.

Le Pluvier kildir est admirablement bien adapté pour vivre sur le sol. Il a une envergure de 50 cm, ainsi qu’un vol puissant et rapide, mais peut aussi courir à vive allure grâce à ses longues pattes. Les larges rayures foncées pectorales et le motif blanc et noir alterné sur la tête constituent un camouflage particulièrement efficace dans les champs labourés et sur les plages de gravier. Les œufs se confondent eux aussi avec la terre, les cailloux et les roches. L’oiseau est pourvu d’un bec solide et assez long qui lui permet de fouiller juste sous la surface du sol pour trouver des larves et des vers.

Caractéristiques uniques

Le Pluvier kildir est un expert lorsqu’il s’agit d’éloigner les intrus de son nid ou de ses petits. Il emploie des tactiques très différentes envers un animal qui se dirige involontairement vers le nid ou les petits, tout en broutant, et envers l’intrus qui présente un réel danger, comme le chien, le renard ou l’humain. L’un des adultes courra les ailes déployées ou volera directement vers tout animal qui, en broutant, menace d’écraser le nid ou un petit. Il est même arrivé que des pluviers aient ainsi frappé des vaches au museau. Une fois l’intrus éloigné, l’oiseau le laissera paître tranquillement à quelque distance.

En cas d’attaque réelle, l’un ou l’autre parent utilisera un moyen de défense différent. Si le fait de lancer des appels bruyants et de voler autour de l’ennemi ne suffit pas à l’éloigner, l’adulte fait alors une parade de distraction au cours de laquelle il feint d’avoir une aile cassée ou d’être blessé. L’oiseau se blottit sur le sol en laissant pendre une aile comme si elle était brisée. Il sautille d’une façon pitoyable en lançant son kill-dî-î sur un ton de souffrance extrême. L’intrus se dirige alors vers l’oiseau prétendument blessé ou réduit à l’impuissance, qui parvient toujours à s’éloigner, entraînant l’ennemi de plus en plus loin du nid et des petits. Lorsque ces derniers semblent hors de danger, l’adulte se remet miraculeusement et s’envole. Durant tout ce temps, les oisillons restent immobiles ou s’éparpillent dans toutes les directions. D’une façon ou d’une autre, ils sont par la suite presque introuvables.

La « ruse » de l’aile brisée sert aussi à protéger les œufs. En effet, pendant l’incubation, l’oiseau court la chance que le nid ne sera jamais découvert. Parce que la vision de l’oiseau qui couve n’est pas obstruée, il peut apercevoir un animal ou un humain qui s’approche, bien avant que ces derniers se soient rendu compte de la présence de l’oiseau. Celui-ci s’éloignera alors doucement et s’envolera en lançant des cris. Comme il est à peu près impossible de savoir d’où l’oiseau s’est levé, il est très difficile de trouver le nid. 

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Aire de répartition

La répartition du Pluvier kildir

En été, le Pluvier kildir se rencontre très souvent dans presque toute la partie Sud du Canada et il niche de Terre-Neuve-et-Labrador jusque dans le Nord de la Colombie-Britannique et dans le Sud de l’Alaska. Il n’habite cependant pas, ou alors très rarement, les régions boisées du Nord. II se reproduit dans toute la zone continentale des États-Unis, jusqu’au Mexique. Son aire d’hivernage atteint, au nord, Long Island et la Colombie-Britannique méridionale sur les côtes et atteint, au sud, la partie Nord de l’Amérique du Sud.

La migration est graduelle et, par conséquent, moins spectaculaire que chez quelques espèces. Dès la mi-mars, il arrive que des Pluviers kildirs atteignent la partie méridionale du Canada, à peu près à l’époque du retour des Merles d’Amérique. Ils se déplacent autant le jour que la nuit et l’on peut parfois, par une belle nuit de printemps, entendre dans le ciel leurs cris répétés. Tout indique que certains pluviers accomplissent seuls leur migration vers le nord, en particulier tôt dans la saison. C’est pourquoi l’on voit souvent des oiseaux seuls, là où il y a eu une fonte hâtive, ou sur un sol qu’une source ou un ruisseau a gardé assez mou pour leur permettre de fouiller la terre de leur bec. À mesure que les jours passent, d’autres oiseaux viennent rejoindre les premiers. Certains Pluviers kildirs commencent à nicher dans les régions méridionales du Canada, tandis que d’autres traversent ces régions pour se rendre plus au nord.

Vers la fin de l’été, ils se regroupent dans les champs ou sur les bords des étangs, des lacs et des cours d’eau. Ces rassemblements ne comprennent parfois qu’un petit nombre d’oiseaux, mais peuvent aussi varier de 10 à plus de 100 membres là où les conditions alimentaires sont particulièrement favorables. Contrairement à de nombreux autres oiseaux de rivage, les Pluviers kildirs ne cherchent pas leur nourriture très près les uns des autres, mais ils se regroupent pour l’envolée.

Avec la progression de l’automne, les oiseaux se dirigent peu à peu vers des régions plus chaudes et, à la fin d’octobre ou au début de novembre, il n’en reste que quelques-uns. Il arrive cependant en hiver qu’on aperçoive un oiseau dans le Sud de l’Ontario en des endroits où le sol est resté mou et sans neige à cause d’un petit cours d’eau ou d’une source. Pour ce qu’on en sait, très peu de ces retardataires restent tout l’hiver ou survivent jusqu’au printemps.

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Alimentation

Le Pluvier kildir choisit sa nourriture parmi une grande variété d’insectes et d’autres invertébrés, dont la plupart nuisent aux cultures. Les bestioles telles le charançon des racines de trèfle et le charançon postiche de la luzerne, les larves de hanneton, les vers fil de fer, les larves de taupins, et les acolytes des arbres fruitiers constituent près de 40 p. 100 de ses aliments. On a découvert que l’estomac de Pluviers kildirs pris dans des vergers étaient pleins de charançons. 

Les sauterelles, chenilles, fourmis, punaises, phyganes, libellules et insectes diptères forment pour leur part un autre 40 p. 100 de la nourriture de l’oiseau tandis que d’autres invertébrés comme les mille-pattes, araignées, tiques, vers de terre, escargots, crabes et autres crustacés représentent environ 20 p. 100. Le régime alimentaire du Pluvier kildir comprend de nombreuses espèces nuisibles, non seulement pour les récoltes mais aussi d’autres, comme les maringouins et les tiques, qui s’attaquent aux humains et aux animaux. Les matières végétales ne forment environ que 2 p. 100 des aliments et consistent surtout en des graines de mauvaises herbes. 

En quête de nourriture, le Pluvier kildir couvre en courant de petites distances, s’arrête et reste immobile comme s’il voulait écouter ou observer quelque chose, gardant toujours la tête relevée, puis il darde soudainement son bec dans le sol. Parfois, sur des terrains très boueux, il piétine le sol comme pour en faire sortir les larves et les vers. On peut le voir se nourrir à presque tout moment du jour. 

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Reproduction

À cause des températures froides des parties septentrionales du pays, les oiseaux arrivent seulement vers la fin du printemps et souvent ils sont déjà appariés (c.-à-d. qu’ils forment une paire pour l’accouplement) lorsqu’ils atteignent leurs aires de nidification. Toutefois, dans les parties sud, les oiseaux arrivent plus tôt et s’accouplent une fois parvenus à destination. La parade nuptiale consiste soit en une haute envolée dans le ciel ou en des poses compliquées au sol. Dans ce dernier cas, le pluvier se blottit par terre, s’incline d’un côté et baisse ses ailes pour laisser voir la couleur vive du bas de son corps et de son croupion. Il porte sa queue élevée et ouverte en éventail. L’oiseau peut aussi tournoyer rapidement, toujours en étalant ses magnifiques couleurs. Tout au cours de la parade au sol, le pluvier émet un long chant trillé.

Le mâle et la femelle prennent tous deux part à la construction du nid. Ils l’établissent sur le sol, à un endroit d’où l’on peut voir de tous côtés; il s’agit le plus souvent d’un champ, d’un coin dénudé, d’un amas de gravier ou d’un pâturage bien brouté (parfois même sur le dessus ou près d’une bouse de vache ou d’un amas de crottin de cheval séché). Le fond d’une carrière désaffectée ou un toit de gravier peuvent tout aussi bien faire l’affaire. On a même trouvé, sur le gravier des emprises de voies ferrées, des nids que les occupants quittaient simplement à l’approche du train.

Le nid consiste en une cavité peu profonde, parfois tapissée de cailloux, de tiges d’herbe cassées, de pierres calcaires ou de copeaux de bois. Le mâle creuse cette dépression décrivant lentement, ramassé sur lui-même, des cercles pendant qu’il détache la poussière avec ses pattes et la rejette en arrière à l’aide de vigoureux coups de pied.

Au début d’avril dans le Sud, et plus tard dans les parties septentrionales, la femelle pond quatre ou, très rarement, cinq œufs qui ont la forme d’une poire et mesurent en moyenne 36,5 mm sur 26,5 mm; ils sont de couleur chamois pâle, tachetés d’une façon irrégulière de points, d’éclaboussures et de griffonnages noirs ou d’un brun noirâtre, et sont toujours disposés en cercle, la pointe vers l’intérieur. Comme le bout arrondi, qui est davantage tacheté, est dirigé vers l’extérieur, les œufs se marient bien avec leur environnement. La femelle peut se reproduire dès sa première année. Aux endroits où la nidification a lieu tôt dans la saison, une seconde ponte peut avoir lieu. Les parents ne laissent presque jamais sans surveillance les œufs qui pourraient être endommagés par la chaleur ou le froid excessif. Le mâle et la femelle s’occupent à tour de rôle de couver et de garder les œufs au chaud. Lorsque la température est particulièrement chaude, l’adulte se tiendra au-dessus du nid, ombrageant les œufs de son corps et permettant aussi à la brise rafraîchissante de circuler.

L’incubation dure normalement de 24 à 26 jours. Le petit met de 18 à 36 heures à briser sa coquille, dont chaque morceau est éloigné du nid par les parents quelques moments seulement après l’éclosion.

Dès leur sortie de l’œuf, les petits sont entièrement recouverts d’un épais duvet et ressemblent à leurs parents, sauf qu’ils ont une seule bande pectorale. À la naissance, le duvet est mouillé mais il sèche en une heure, donnant aux petits l’allure de boules ébouriffées sur deux longues pattes. Contrairement aux oiseaux chanteurs, les petits des espèces de rivage quittent le nid sitôt leur duvet séché et peuvent se nourrir d’eux-mêmes en moins d’un jour, se déplaçant à pas rapides et piquant le sol à la recherche de petits insectes. Ils perdent vite leur duvet et, dès le milieu de l’été, ne se distinguent presque plus des adultes. Le motif de leur tête est cependant moins bien délimité et leurs tons de brun sont plus pâles.

Les adultes n’ont pas à nourrir les petits, mais les surveillent constamment, les couvant, les protégeant contre leurs ennemis et les avertissant du danger. Au premier signe d’une menace, le mâle ou la femelle lancera une note d’alarme au son de laquelle les oiselets s’immobiliseront. Ils resteront blottis, sans mouvement, jusqu’à ce que l’adulte leur donne le signal de fin d’alerte. Ils répondront à des notes douces en allant se blottir, pour la nuit ou une courte période de repos, sous le chaud plumage de leurs parents. Ces derniers couvent à maintes reprises les petits au cours des premiers jours de leur vie pour les protéger du soleil, du froid et de l’humidité. Mais, au bout d’environ 24 jours, ils cessent complètement cette activité et, à 40 jours, les oisillons sont prêts à prendre leur vol. 

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Conservation

L’espèce jouit d’une entière protection en vertu de la Loi de 1917 sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs; il est en effet interdit d’abattre des Pluviers kildirs ou de prendre leurs œufs. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Du temps des premiers colons, tous les oiseaux de rivage, y compris les Pluviers kildirs, faisaient l’objet d’une chasse intensive, tant pour l’alimentation que pour le sport, et à tel point que les pluviers étaient devenus très rares à la fin du XIXe siècle, surtout le long de la côte Est des États-Unis et au Québec. Mais maintenant, grâce à la protection complète dont ils bénéficient sur tout le continent, ils sont redevenus abondants. De fait, ils sont peut-être même plus nombreux qu’ils ne l’étaient au début de la colonie à cause du déboisement de grands espaces et de l’exploitation agricole, qui leur offrent les espaces à découvert propices à leur établissement.

Le Pluvier kildir est l’un des plus magnifiques oiseaux de rivage. Il est populaire auprès des ornithologues et des photographes, mais il peut leur créer des déceptions. Toujours en alerte, il sera habituellement le premier parmi les oiseaux de rivage à percevoir la venue d’un naturaliste et à s’envoler en poussant un cri perçant. Les autres oiseaux s’envolent, laissant naturalistes ou photographes en pleine déconvenue. De nombreux chasseurs le blâment aussi d’alerter les canards de leur approche.

Le Pluvier kildir est utile pour les fermiers car il mange beaucoup d’insectes nuisibles à l’agriculture.

Il y a tellement de facteurs intangibles dans le maintien et la croissance de toute population d’oiseaux qu’il devient très difficile de déterminer exactement lesquels sont les plus importants. Il faut tenir compte des réserves alimentaires, de l’habitat de nidification, des prédateurs, des dangers de la migration et des conditions météorologiques. Sauf en cas de sécheresse extrême, le pluvier n’éprouve pas beaucoup de difficulté à trouver de la nourriture en abondance à cause de la variété de son régime. Il est cependant très limité dans le choix de son habitat par le petit nombre de terrains à découvert convenables pour la nidification. L’utilité pour l’oiseau des champs et des terrains de golf et d’aviation est réduite à cause des activités qui s’y déroulent, par exemple la culture. Dans les pâturages, en dépit des efforts déployés par les Pluviers kildirs adultes pour éviter la catastrophe, les animaux domestiques détruisent probablement chaque année plusieurs nids de cette espèce. De plus, les oiseaux qui nichent à même le sol sont particulièrement vulnérables à l’attaque des prédateurs. Les œufs sont à la merci des rats et des renards, et les petits sont souvent la proie des chats, des chiens, des renards et des éperviers. Cependant, le camouflage des œufs et du plumage, de même que la surveillance attentive des oiseaux adultes, assurent une certaine protection.

La migration pour sa part comporte toujours des dangers, mais il est rare qu’on retrouve des Pluviers kildirs parmi les oiseaux qui se sont heurtés à des immeubles, à des antennes de télévision ou à des phares. On a toutefois signalé au moins un cas historique où un grand nombre de pluviers ont été détournés de leur route à cause d’une violente tempête.

Les conditions météorologiques présentent un problème seulement lorsque de fortes pluies printanières emportent le nid et noient les oisillons, aux tout premiers jours de leur existence. Les oiseaux qui gagnent les régions septentrionales tôt dans la saison peuvent être surpris par une tempête de neige tardive, assez grave pour rendre la nourriture introuvable; par ailleurs, il est également possible que quelques-uns meurent chaque année pour avoir attendu trop longtemps avant d’entreprendre leur migration vers le sud.

Pour qu’une population d’oiseaux soit stable et en bon état, il faut que le nombre des adultes prêts à s’accoupler au printemps soit le même que celui de l’année précédente. La ponte de quatre œufs par couple permet amplement de parer aux accidents et aux morts naturelles qui peuvent survenir au cours de l’année. 

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Ressources

Ressources en ligne

Cornell University Laboratory of Ornithology : www.birds.cornell.edu (en anglais seulement)

Ressources imprimées

BROSSARD, Léo. « Né sur le sol », Le Jeune Naturaliste,1964, II:169-170.

CAYOUETTE, R., et J.-L. GRONDIN. Les oiseaux du Québec, Orsainville (Québec), La Société zoologique de Québec, Inc., 1972, p. 44.

GAUVREAU, Claire et Robert ALVO. « Pluvier kildir », dans J. Gauthier et Y. Aubry (sous la dir. de), Les Oiseaux nicheurs du Québec, Montréal, Association québécoise des groupes d’ornithologues, Société québécoise de protection des oiseaux et Service canadien de la faune, Environnement Canada, région du Québec, 1995, p. 466-469

GODFREY, W. E. Les oiseaux du Canada, éd. rév., Musées nationaux du Canada, réimprimé en 1989, La Prairie (Québec), Éditions Marcel Broquet, en collaboration avec le Musée national des sciences naturelles, 1986, p. 213.

MÉLANÇON, Claude. Charmants voisins, Montréal, Éditions du Jour, 1964, p. 36-39.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 1975, 1984, 1989, 1998. Tous droits réservés.
No de catalogue CW69-4/49-1989F
ISBN 0-662-90536-9
Texte : Helen R. Quilliam
Révision scientifique : Barb Desrochers, 1988
Photo : Service canadien de la faune