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Fédération canadienne de la fauneEnvironnement et Changement climatique Canada
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La biodiversité

  • du Canada représente 71 000 espèces de plantes et d’animaux recensés; on estime qu’il pourrait y en avoir autant à découvrir
  • est importante pour le maintien de la vie telle que nous la connaissons
  • est une assurance pour l’avenir
  • est surtout menacée au Canada par les activités humaines, comme l’agriculture et l’urbanisation

Qu’est-ce que la biodiversité ?

En 1992, le Canada a ratifié la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, comme beaucoup d’autres pays. Cette convention est nécessaire parce que le rythme actuel de réduction de la diversité biologique, ou « biodiversité », représente une grave menace pour l’environnement à l’échelle de la planète.

La biodiversité, c’est la variété de la vie sur la Terre. Elle se mesure par la variété au sein des espèces (diversité génétique), entre les espèces et au sein des écosystèmes.

Biodiversité

Du coin gauche en suivant le sens des aiguilles d’une montre :

  • Morille
  • Bourdon de rosée butinant une cardère
  • Rainette versicolore
  • Phoque barbu, baie Wood, T.N.-O.
  • Écosystèmes de types alpin, prairial et littoral à la rivière Castle en Alberta

La diversité est une caractéristique de tout ce qui vit sur la Terre, à partir du fond des océans jusqu’à l’intérieur du tube digestif de l’être humain, et à toutes les échelles géographiques, du microscopique au planétaire. Cette diversité, nous la voyons autour de nous chaque jour. Elle est dans les caractères génétiques des personnes, de nos animaux et des plantes qui nous entourent. Nous connaissons, pour l’avoir vu si nous sommes chanceux, la grande variété de mammifères, d’oiseaux, de poissons et de plantes qui existent dans le monde. Certains d’entre nous ont aussi eu l’occasion de vivre dans des écosystèmes très différents — dans des forêts côtières et dans la toundra arctique, par exemple, ou encore en ville et sur une ferme. Cela ne représente toutefois qu’une petite partie de la diversité de la vie.

On sait vraiment peu de chose sur la diversité biologique. C’est parce que la plupart des espèces (et de nombreux écosystèmes) sont de taille bien inférieure à celle de l’être humain. En outre, chaque espèce, qu’il s’agisse d’un minuscule virus ou d’un énorme rorqual à bosse, a aussi sa propre diversité génétique qui, en moyenne, est constituée de millions d’éléments différents de matériel génétique. Dresser la carte du code génétique d’une seule espèce représente une tâche énorme.

On connaît environ 1,6 million d’espèces dans le monde et on estime que le nombre total d’espèces se situe entre 12 et 118 millions. On révise sans cesse le nombre des espèces connues et le nombre total estimé. On ne sait pratiquement rien sur les virus. Environ un million du 1,6 million d’espèces connues sont des insectes et des millions d’insectes n’ont pas encore été classifiés. On connaît déjà 360 000 algues, champignons et plantes vasculaires (celles qui comportent un réseau de vaisseaux, comme les fleurs, les graminées et les arbres) et les botanistes estiment qu’il y en a encore au moins un million à classifier. Certains animaux, comme les nématodes (p. ex. les vers) et les crustacés (p. ex. les animaux qui ressemblent à des crevettes), sont mal connus.

Même si nos connaissances sur les mammifères et les oiseaux sont beaucoup plus complètes, nous découvrons encore parfois de « nouvelles » espèces jusqu’ici inconnues des scientifiques. Par exemple, un nouveau primate (le tamarin à face noire) a été découvert en 1990, et une nouvelle baleine (la baleine pygmée à bec), en 1991. En explorant les régions moins accessibles de la planète, les scientifiques continuent de trouver de « nouvelles » espèces qui ont toutes un patrimoine génétique spécial et qui appartiennent, dans certains cas, à des écosystèmes jusqu’alors inconnus. Grâce aux sous-marins et aux caméras, on a récemment découvert des bactéries et des organismes supérieurs (p. ex. des vers) dans des cheminées hydrothermales, à des températures extrêmement élevées, à plusieurs kilomètres sous la surface de l’océan, là où l’on ne croyait aucune vie possible.

Par ailleurs, il n’est pas nécessaire de visiter des endroits exotiques pour voir des organismes étranges et inconnus, ou des écosystèmes spéciaux. En regardant au microscope un peu de sol ordinaire, on peut apercevoir d’innombrables micro-organismes (la plupart sans nom), en plus des vers et des insectes visibles à l’œil nu. La figure 1 montre quelques-uns des organismes mal connus présents dans le sol d’une forêt de feuillus de l’Est du Canada. L’oribate qui y est dessiné est l’un des acariens du sol les plus communs au Canada, mais il n’a pas encore été étudié et il ne porte pas encore de nom scientifique. Les sols sont en fait des écosystèmes complexes. Par exemple, sur les racines des arbres vivent des champignons qui aident les arbres à absorber les substances nutritives. Avez-vous déjà pensé que sans les insectes, les champignons, les vers de terre et les bactéries, qui transforment en sol les plantes mortes et les carcasses d’animaux, il y aurait une telle accumulation de matière morte que toutes les plantes, sauf quelques arbres et arbustes plus robustes, seraient rapidement étouffées?

Les espèces sauvages représentent la majorité des espèces et sont dépositaires de la majeure partie de la diversité génétique des êtres vivants. Les espèces sauvages ne se limitent pas aux mammifères et aux oiseaux qui vivent dans la nature sauvage. Les virus, les organismes du sol, le plancton et les insectes, peu importe où ils se trouvent, constituent aussi des espèces sauvages, tout comme les parasites et les micro-organismes qui vivent sous nos ongles ou sur les plumes des oiseaux. Les autres composantes de la diversité spécifique (ou diversité des espèces), à l’exception des humains, sont les espèces que nous avons domestiquées : des espèces et des cultivars de culture et de plantes de jardins; des espèces et des races d’animaux domestiques et de bétail. Toutefois, malgré leur importance et leurs populations considérables dans certains cas, les plantes et les animaux domestiques ne représentent qu’une très petite fraction des millions d’espèces existantes et de la diversité génétique au sein des espèces.

Les écosystèmes régionaux qui semblent s’être développés sans une intervention dominante de l’être humain sont dits « naturels » ou « évolués » par certains. Au Canada, on trouve de tels écosystèmes dans la vieille forêt humide tempérée de l’île de Vancouver ainsi que dans les zones du fond marin non perturbées par les chalutiers. Aujourd’hui, les écosystèmes « naturels » et les « zones de nature sauvage » (c.-à-d. les écosystèmes où cohabitent les humains et les populations sauvages) sont devenus de petites arches de Noé abritant une proportion élevée des composantes de la variété spécifique et génétique de la planète, qui n’y forment souvent que de petites populations.

Pourquoi la conserver?

Pourquoi est-il si important de conserver la diversité biologique?

Pour elle-même

La Convention sur la biodiversité reconnaît la valeur intrinsèque de la biodiversité. Chaque forme biologique et chaque écosystème a une valeur intrinsèque qui s’ajoute à sa valeur réelle ou potentielle pour l’être humain. Une espèce qui s’éteint est perdue à tout jamais.

Pour le maintien de la vie telle que nous la connaissons

Comme toutes les espèces vivant sur la planète, nous dépendons entièrement de l’environnement. Les espèces et les écosystèmes assurent des services essentiels à la vie sur la Terre : ils maintiennent une concentration adéquate d’oxygène dans l’atmosphère, ils extraient le dioxyde de carbone de l’air, ils filtrent et purifient l’eau, ils assurent la pollinisation des plantes, décomposent les déchets et transfèrent les substances nutritives. La plupart des écosystèmes qui ont évolué pour offrir ces services peuvent tolérer une certaine perte de diversité. Lorsqu’une espèce disparaît, une autre peut prendre sa place et jouer le même rôle dans l’écosystème.

La protection qu’offre cette souplesse a cependant des limites. Lorsque des espèces irremplaçables disparaissent, c’est toute une nouvelle communauté d’espèces qui peut s’installer, entraînant la disparition possible d’espèces et de gènes rares. Cette adaptabilité ne peut pas non plus protéger les écosystèmes contre les modifications excessives qui mettent leur productivité strictement au service des humains. Par exemple, les tempêtes de poussière qui se sont abattues sur les Prairies dans les années 1930 étaient en partie dues au labourage des terres qui a détruit les graminées indigènes dont les racines massives retenaient le sol. Le labourage a transformé l’écosystème prairial. Les plantes et les animaux qui étaient adaptés à des sécheresses périodiques ont été déplacés. Au cours des années humides, le nouvel écosystème reposant sur les plantes cultivées par l’être humain a fourni des avantages sociaux et économiques. Cependant, lorsque sont venues les années sèches, le sol a tout simplement été emporté par le vent. L’érosion du sol se poursuit et représente un sérieux problème.

Par ailleurs, la grande majorité de la population canadienne apprécie grandement les qualités esthétiques des paysages naturels et elle ne veut pas en être privée. Les animaux, les plantes et les écosystèmes ont aussi une valeur spirituelle pour les Canadiennes et les Canadiens de nombreux milieux. Qui souhaiterait léguer à ses enfants et à ses petits-enfants une Terre écologiquement appauvrie?

Si au cours des millénaires, le biote a édifié quelque chose que nous aimons, mais ne comprenons pas, il faudrait être idiot pour en rejeter les parties qui semblent inutiles. Toute pensée logique doit d’abord chercher à préserver les moindres rouages de ce mécanisme [Traduction] — A. Leopold. 1966. A Sand County Almanac. Oxford University Press. New York. p. 177.

Pour se doter d’une assurance pour l’avenir

Conserver la gamme complète des composantes de la biodiversité terrestre, c’est s’assurer le maximum de souplesse pour répondre aux conditions environnementales imprévues. Par exemple, beaucoup d’espèces végétales indigènes du Canada doivent supporter des étés chauds et des hivers froids. On pourrait donc trouver dans ces plantes du matériel génétique qui pourrait nous être utile pour développer des plantes agricoles pouvant tolérer des écarts de température supérieurs à la normale.

Comme les « écosystèmes naturels » ont résisté à l’épreuve du temps, ils nous offrent des modèles de durabilité. Tant que nous les conservons, nous pouvons y revenir pour y chercher des moyens d’améliorer ou de modifier les terres agricoles, les forêts et les zones de pêche industrielle que nous avons créées, ou pour y trouver des gènes, des espèces ou des microécosystèmes que nous avons omis d’inclure dans les systèmes que nous avons conçus parce que nous n’en connaissions pas l’importance.

Pour la santé et la prospérité à long terme de l’humanité

Préserver la biodiversité, c’est conserver le potentiel créatif et productif du pays et nous permettre de découvrir et de mettre au point de nouveaux médicaments ainsi que de nouveaux produits alimentaires et industriels. D’autres espèces ont à faire face à des problèmes biologiques semblables aux nôtres. L’évolution biochimique, qui s’est effectuée au sein de leurs populations au fil de millions de générations, a produit des substances pouvant nous être d’une grande utilité, étant donné que nous partageons le même « alphabet génétique ». Par exemple, l’hirudine, une substance découverte dans la salive des sangsues, est utilisée par les médecins pour dissoudre les caillots de sang dangereux. Les 138 espèces d’arbres indigènes du Canada ont au moins 40 utilisations pharmaceutiques ou médicales connues. Nos arbres servent aussi à fabriquer de la rayonne, de la cellophane, des hydrates de méthyle, de la colle et de la térébenthine.

Les changements qui se produisent

Changements à l’échelle du globe

Importance de l’altération des regions écologique au Canada par les activités humaines


Cette carte a été préparée par la Direction générale de l’État de l’environnement, Environnement Canada, à l’aide d’un système utilisé par Environnement Canada pour classifier les écosystèmes. Les données sur les écosystèmes terrestres et océaniques ont été résumées à diverses échelles. La catégorie la plus vaste est l’écozone, qui se subdivise en écorégions, elles-mêmes subdivisées en écodistricts, etc.

La disparition d’espèces fait partie du cours normal de l’évolution. Toutefois, le rythme des disparitions dans le monde a beaucoup augmenté au cours des derniers siècles à cause des activités des humains qui sont de plus en plus nombreux. La population humaine accapare actuellement de 20 à 40 p. 100 de l’énergie solaire capturée par les plantes terrestres; toutes les autres espèces doivent se partager le reste. D’après E.O. Wilson, expert mondial en biodiversité, la réduction de la superficie de la forêt tropicale humide, à elle seule, sans considérer la chasse excessive et l’envahissement par des organismes étrangers, aurait causé un rythme de disparition des espèces de 1 000 à 10 000 fois supérieur au rythme passé indiqué par les fossiles, soit environ une espèce pour chaque million d’espèces par année.

Beaucoup de baleines et de dauphins sont menacés. On estime qu’environ 116 des 200 espèces de singe qui existent sur la planète sont menacées de disparition, et avec eux, tout un univers d’organismes microscopiques qui vivent sur leurs corps et leurs déchets.

Les écosystèmes prairiaux de la planète ont déjà, pour la plupart, été convertis en champs de culture ou en pâturages. Les forêts tempérées ont été déboisées et fragmentées par des routes, des voies ferrées et des lignes électriques; elles sont ainsi devenues plus accessibles pour les prédateurs sauvages et domestiques, les espèces envahissantes et l’être humain, avec pour conséquence, une perturbation des processus écologiques. Plus récemment, les écosystèmes des forêts tropicales ombrophiles, très riches en espèces, ont vu leur superficie réduite considérablement. Les terres humides continuent d’être drainées pour l’agriculture et l’expansion des villes. Les récifs coralliens pourraient être dans une situation encore plus grave que les forêts ou les terres humides. Les zones de nature sauvage et même les réserves strictement protégées sont exposées aux déversements d’hydrocarbures, aux pluies acides, à la sédimentation, aux poussières radioactives, aux produits chimiques toxiques à longue durée de vie, ainsi qu’aux plantes envahissantes et aux animaux non indigènes.

Pertes canadiennes

Ce sont les transformations considérables de plusieurs régions écologiques par les activités humaines, comme l’agriculture et l’urbanisation, qui menacent surtout la biodiversité au Canada. La carte indique les parties du Canada qui ont été le plus altérées. Les Prairies et le Sud de l’Ontario ont subi d’importantes transformations. Seuls quelques hectares des prairies d’herbes longues sont demeurés intacts; seuls quelques boisés épars de la forêt carolinienne du Sud de l’Ontario ont survécu. Dans les trois provinces maritimes, il ne reste plus, des vieux peuplements, que quelques boisés ici et là; dans le centre du Canada, seuls de petits peuplements de vieux pins rouges et de vieux pins blancs existent encore; sur la côte Ouest, il y a de moins en moins de forêts tempérées humides qui n’ont pas encore été exploitées.

Dans les régions habitées du Canada, les terres humides, qui sont parmi les habitats les plus riches en espèces, ont été réduites de près de 90 p. 100, et le drainage des terres, du moins sur les terrains privés, ne semble pas près de diminuer. Malgré les lois visant à réduire les précipitations acides, on estime que des milliers de petits lacs de l’Est du Canada continueront à perdre leurs communautés de poissons, de mollusques, de crustacés et d’amphibiens. L’écosystème des Grands Lacs a été fortement altéré par la pêche intensive et les invasions successives de diverses espèces, dont certaines qui y ont été introduites intentionnellement pour la pêche sportive; à cela s’ajoutent d’autres agressions, comme la pollution et l’altération des habitats. Dans les eaux côtières de l’Atlantique, on a observé une baisse considérable de la diversité génétique chez les populations de la morue du Nord ainsi qu’une diminution des stocks de la plupart des poissons comestibles.

La plupart des espèces indigènes de ces régions à risque existent encore au Canada, mais leurs populations ont été grandement réduites ou fragmentées. Dans certains cas, il y a lieu de croire à une diminution de la diversité génétique, ce qui offre aux espèces, par la sélection naturelle, le maximum de chance de pouvoir s’adapter aux futures agressions. Par exemple, des 12 ou 13 formes de truite de lac qui existaient dans le lac Supérieur autrefois, il n’en reste plus que 2 ou 3.

Comme la plupart des espèces canadiennes ont une grande aire de répartition, nous avons perdu relativement peu d’espèces connues par comparaison aux régions tropicales. Depuis 1750 environ, le Canada a vu disparaître le Grand Pingouin, la Tourte voyageuse, l’Eider du Labrador, le caribou de Dawson, le vison de mer, le naseux des rapides de Banff, le cisco de profondeur, le cisco à grande bouche et le doré bleu. Nous ne savons pas exactement combien d’autres risquent de subir le même sort, car les espèces canadiennes n’ont pas toutes été étudiées.

Si le Canada a perdu des espèces, il en a aussi gagné d’autres. Un certain nombre d’espèces sauvages qui font maintenant partie intégrante de notre faune ou de notre flore ont été introduits chez nous de façon délibérée, comme l’Étourneau sansonnet et plusieurs plantes ornementales. D’autres ont été importées par accident et, dans certains cas, elles ont été très difficiles à contrôler entraînant même des frais considérables, comme le champignon à l’origine de la maladie hollandaise de l’orme, la folle avoine et la moule zébrée. Il est plus prudent de ne pas créer de conditions qui risquent de causer le déplacement de nos espèces indigènes.

Que pouvons-nous faire ?

Que pouvons-nous faire pour protéger la biodiversité?

Il faut éviter d’autres pertes. D’après les archives géologiques, la biodiversité ne se rétablirait pas rapidement. Les fossiles indiquent qu’il y aurait eu cinq périodes majeures de disparition, la plus récente étant la disparition des dinosaures. Après chaque événement ayant causé la disparition d’espèces, il semble s’être passé des millions d’années avant le retour au niveau antérieur de diversité.

Un effort mondial

La Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, à laquelle a fortement contribué le Canada, permet aux pays de collaborer à la recherche de solutions à ce problème mondial d’une grande complexité. Elle appuie les efforts de ceux qui œuvrent pour le développement durable dans tous les pays signataires.

La Convention s’attaque à des défis mondiaux considérables : la protection de la nature sauvage, la prise en considération de la diversité dans la gestion des autres espaces, l’utilisation durable des composantes de la biodiversité et le partage équitable, entre les pays riches et les pays pauvres, des coûts et des avantages de la conservation de la richesse biologique de la Terre.

Comment pouvons-nous conserver la biodiversité au Canada?

Nous devons continuer à étudier notre flore et notre faune afin de déterminer ce qui existe et ce qui doit être protégé.

Nous pouvons continuer à mettre en réserve des espaces où les activités qui perturbent les écosystèmes ou qui sont dommageables pour les espèces sauvages sont interdites (p. ex. parcs, réserves écologiques). Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux se sont engagés à protéger des espaces représentatifs des régions naturelles, terrestres et marines, du Canada et ils ont établi des politiques pour tenter de protéger et de restaurer des habitats essentiels.

Le Canada a mis en place un programme consacré à l’identification et au rétablissement d’espèces particulièrement en péril. Il importe que nous continuions à réglementer la chasse, la pêche, l’exploitation forestière et l’utilisation des produits chimiques toxiques. Les lois canadiennes obligent les promoteurs de projets importants, tels que la construction de barrages, à évaluer les conséquences probables de leurs projets sur l’environnement avant que les décisions finales d’entreprendre les travaux ne soient prises.

Nous devons déterminer dans quelle mesure la biodiversité devrait être conservée et planifier à grande échelle. L’objectif n’est pas d’avoir un orignal dans chaque arrière-cour ni d’avoir un couple de Pygargues à tête blanche nichant près de chaque étang.

L’étude des espaces et des espèces sauvages est peut-être l’une de nos tâches les plus importantes, mais aussi l’une des plus gratifiantes. Il nous faut apprendre, notamment, à exploiter les espaces sauvages sans les détériorer. Au Canada, diverses activités permettent de tirer des revenus des espaces sauvages et des eaux de façon durable, par exemple le piégeage des animaux à fourrure, la chasse, la récolte d’algues marines, la pêche, l’entaillage des érables, la coupe des arbres suivant des techniques écologiques et la cueillette de produits utilisés, entre autres, pour l’alimentation, la fabrication de médicaments ou l’artisanat.

Les Canadiennes et les Canadiens ont tous un rôle à jouer afin de maintenir la diversité biologique à son niveau actuel. Pour préserver la biodiversité, il n’est pas nécessaire de cesser de pêcher, de pratiquer l’agriculture, d’exploiter les forêts et de bâtir des villes, mais il faut limiter ces activités ou, du moins, les pratiquer d’une manière compatible avec les écosystèmes naturels. Souvent, il faudra réintroduire des espèces indigènes afin d’accroître la biodiversité des fermes, des plantations forestières, des rivières et même des villes.

En 1995, afin de respecter son engagement en vertu de la Convention sur la biodiversité, le Canada a publié la Stratégie canadienne de la biodiversité et, en 1996, les provinces et les territoires ainsi que le gouvernement fédéral ont signé un Engagement national formel de conserver la biodiversité et d’utiliser les ressources biologiques d’une manière durable. Chaque compétence est responsable de son propre plan de conservation de la biodiversité. De l’information sur les activités en cours est disponible auprès du :

Bureau de la Convention sur la biodiversité
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)  K1A 0H3
Tél. : (819) 953-4374
bcoweb@ec.gc.ca

Figure 1: Quelques-uns des petits organismes présents dans l’écosystème du sol d’une forêt de feuillus de l’Est du Canada

Quelques-uns des petits organismes présents dans l’écosystème du sol d’une forêt de feuillus de l’Est du Canada

Dessin de Roelof Idema. Spécimens et recherche gracieusement fournis par le personnel de l’insectarium national canadien, Agriculture et Agroalimentaire Canada.

  1. Oribate (acarien du sol). Cet acarien est grossi à peu près 165 fois (165x).
  2. Union symbiotique entre les hyphes du lactaire velouté et les racines d’un chêne (13x).
  3. Puceron radicicole sur la matricaire odorante (22x).
  4. Fourmi Lasius fuliginosus prenant soin des œufs (7x).
  5. Nématodes (vers ronds) se nourrissant de racines (22x).
  6. Décomposition de feuilles par des bactéries et des hyphes de champignon, tandis qu’un protozoaire cilié se nourrit des bactéries (1 500x).
  7. Veuve noire prenant soin du cocon qui contient ses œufs (2x).
  8. Larve et pupe de taon (1.5x).

Ressources

Ressources en ligne

Convention sur la diversité biologique

Bureau de la Convention sur la biodiversité

Ressources imprimées

AUROI, C. La diversité biologique : la vie en péril, Georg, Genève, 1992.

MOSQUIN, T., et P.G. WHITING. Canada country study of biodiversity: taxonomic and ecological census, economic benefits, conservation costs, and unmet needs, Centre canadien de la biodiversité, Musée canadien de la nature, Ottawa, 1992.

CANADA. Stratégie canadienne de la biodiversité : Réponse du Canada à la Convention sur la diversité biologique, Ottawa, Bureau de la Convention sur la biodiversité, Environnement Canada, 1995.

WILSON, E.O. La diversité de la vie, Paris, France, Éditions Odile Jacob, Collection science, 1993.

 

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 1995, 2002. Tous droits réservés.
No de catalogue CW69-4/92-2002F
ISBN 0-662-86579-0
Texte : S.P. Burns et J.A. Keith
Révision : Susan Burns, 2001